mercredi 14 janvier 2009

un cours, un jour

Bonjour,

En pleine conférence sur les notions de Biosafety et de Biosecurity, il est de mon devoir de vous conter l’attitude d’un professeur, d’un seul, qui intervient l’avant dernier jour de la formation.

La formation en quelques mots (et beaucoup de question de votre part j’espère).

Training Course on Laboratory Biosafety and Biosecurity aspects in relation to Genetically Modified Vectors (GMV) for disease control. OK OK je sais que tout le monde ne pratique pas la langue, alors petite traduction : « Cours sur les règles de sécurités biologiques en laboratoires et aspects de biosécurité en relation avec des vecteurs génétiquement modifiés pour le contrôle de maladies ». Waouww le titre est mieux en anglais, et surtout je ne el trouve pas du tout, mais alors pas du tout spécialisé. On ressent la parole universelle s’adressant à tous dans un titre aussi banal…. Ainsi de réels spécialistes (scientifiques, juristes…) sont venus nous donner des pistes, des brides d’informations autant en Biologie qu’en Droit, qu’en éthique, qu’en plein de matières diverses et variés à un public tout aussi diversifié : 11 nationalités pour 2 langues principales français et anglais. Cours en anglais évidemment.

Le sujet principal : le lâcher de moustiques génétiquement modifiés dans la nature…… uuuuuuuuuuu --- sirène de pompier --- je répète lâcher de moustiques génétiquement modifiés. Attention, je répète pour que vous compreniez bien, pas pour vous faire peur. Il faut que l’idée germe dans chacune de vos petites têtes et fasse son petit bonhomme de chemin.

Alors l’idée principale c’est de modifier certains gènes du moustique (vecteur de maladies) pour justement que le parasite ou le virus ne passe plus par lui. L’idée, sur le papier est sympa. Après sur le terrain, pour moi au moins, un peu moins. Je vais vous passer les détails techniques non résolus, les lois à écrire ou à détourner, le Protocole de Cartagena (http://www.cbd.int/doc/legal/cartagena-protocol-fr.pdf) (que je vous conseille tout de même pour votre propre culture générale ou alors son résumé http://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_Carthag%C3%A8ne_sur_la_pr%C3%A9vention_des_risques_biotechnologiques), les alternoiements éthiques et les maux de têtes moraux… On passe tout çà, et on se demande si cette technique sera efficace, si le parasite ou le virus ne saura pas s’adapter (encore !) à une mutation du moustique. On se demande une nouvelle fois l’intérêt de balancer un gène de plus. On te dit aussi que si on ne fait rien, c’est 900 000 morts/an (juste pour le paludisme) malgré une lutte chimique intense qui ruine et pollue nos sols et donc le sol de nos enfants.

Il a été tout particulièrement intéressant de voir la différence de perception des personnes présentes sur ces 2 sujets : les OGM chez les végétaux ou en culture, et les OGM sur les moustiques. Très intéressant... Je divague, je divague… je dois absolument recentrer mes propos. Je disais donc : formation très complète et surtout extrêmement sérieuse avec un niveau scientifique relevé sur les aspects techniques vis-à-vis des OGMs (attention pour habitants non terriens de ces dernières années : OGM = Organismes Génétiquement Modifiés), éthique également, aspects légaux sous toutes les coutures… j’en passe. Tout y est : l’enseignement est exhaustif, les positions sont prises, exprimées mais mesurées et nuancées, on prend tout, c’est plus qu’intéressant. Et avant d’arriver au prof, je tiens aussi à noter l’importance d’avoir une audition d’une telle qualité (çà c’est pour le gruope : c’est cadeau).
Et arrive donc jeudi après-midi de la dernière semaine. En effet, le jeudi fût le dernier jour de notre formation car le vendredi fût réservé à l’évaluation, aux louanges, aux critiques surtout. Car ce cours sera également donné en Amérique du Sud (en Colombie me semble-t-il) et en Asie (en Inde) pour sensibiliser les scientifiqes surtout aux conséquences de toute lutte biologique, aussi innovante soit-elle. Nous avons donc été les premiers à suivre ce cours. Je tiens à insister sur un point : toutes ces formations à l’initiative de l’OMS et autre en direction des pays du Sud sont d’excellentes nouvelles. Mais n’oublions pas que tout se jouera sur la qualité des intervenants. Et le cours que j’ai vécu ce jeudi après-midi me conforte dans cette idée.
Effrayant est le 1er mot qui m’est venu à l’esprit à l’issue de son cours et après les premières réponses que nous lui avons posé. Fanatique est le second mot lorsque je l’ai vu, par la suite, surfer sur ses pages internet (!). OK fanatique c’est fort et inapproprié ; restons sur effrayant. Par où commencer son cours? 4-3-2-1 : Il était une fois….
Les OGMs ont été comparés à un conte africain où un gosse essaie de traverser une rivière mais où il se noie, et où l’autre gosse ne va pas parce que l’autre s’est noyé. Le proverbe est celui-ci : Que celui qui n'a pas traversé ne se moque pas de celui qui s'est noyé Je me suis moi-même noyé au sein de cette histoire vaseuse et nauséabonde au final. . Il explique alors qu’il et mieux de tenter plutôt que de rester bloquer par la rivière. Autrement dit, utiliser des OGMs, c’est forcément mieux. En quoi les OGMs sont-ils comparables ? Un brin de vent le fera allégrement passé toute rivière, toute frontière, allons…

Allez hop, on y retourne pour une autre petite histoire. Cette fois-ci ton speech s’articule autour du petit dieu de la bouteille de fanta. C’est fou çà !! On n’arrête pas. Il enchaîne. Il aurait peut être eu sa place sur une scène de Broadway ou de Chicago. Alors je l’aurais écouté raconter son histoire. Je me vois bien avec mon petit verre de Bourbon sur une petite table ronde en train de regarder le comique du jour. Mais en pleine conférence de Biosécurité sur les OGMs, il abuse, surtout pour un scientifique. C’est l’histoire du « God of Fanta ». Et oui, les africains, lorsque les premiers sodas (donc du Fanta) leur sont parvenus, se demandaient quel Dieu était dans la bouteille pour la faire pschiiiter, faire des bulles, donner vie à l’eau et/ou à la bouteille. Mais bon (!) tout çà pour dire que les « OGMs c’est pareil » !! Alors pareil que quoi (de la bouteille, du dieu, du fait d’ouvrir la bouteille) ? La encore, bien malin qui pourra me donner la réponse.

Idem, une autre de ces citations en parlant des OGMs : « C’est quand même pas Frankenstein ! haha haha ». Non mais sans déconner : un spécialiste !!

Fin de son discours (car c’est le seul qui ne voulait pas qu’on le coupe) et retour aux questions et donc au débat qui, pour lui, doit se résumer à plutôt pour, plutôt contre (déjà c’estassez binaire comme façon de penser)… Ah non, pardon, pas de place pour çà : on doit forcément être pour (ah oui, il est même pas binaire !) : si ! Si ! Je vous assure. Pas le choix. Je vous explique.

A un moment, il nuos a expliqué que les OGMs c’était un peu comme l’électricité. Que ce là faisait parti du progrès avec un grand P, et qu’il fallait l’utiliser absolument, sans conition aucune. Or je n’étais pas d’accord…. Petite parenthèse importante : Dans le Protocole de Cartagena que vous avez peut être lu depuis tout à l’air (ah Seb ! et dire que tu penses toujours que les gens sont curieux ou ont du temps à consacrer à çà : éternel optimiste, retourne à ton écriture), il est spécifié qu’à tout moment dans le cadre de la protection de la biodiversité, nous devons maîtriser notre technique et que celle-ci puisse être réversible. C'est-à-dire que l’on peut revenir au point 0 si cette technique s’avère être un échec. Or pour l’électricité, on peut à tout moment appuyer sur le bouton stop de la centrale et revenir à un état initial sans électricité. Avec des OGMS, et c’est bien l’un des principales problèmes, c’est sa diffusion, comme toute diffusion du vivant : on ne sait pas le réguler. Donc je n’étais pas d’accord avec lui sur sa comparaison entre OGM et électricité. Je me suis fais fustiger : « Oui, alors bon, tu es contre le progrès. De toute façon les européens ne veulent pas que nous ayons les mêmes techniques qu’eux…. » Oulà le débat hautement scientifique. Essayer de lui expliquer la différence de notion entre d’une part le développement et la création d’une technique (qui vont dans le sens de ce fameux Progrès), et d’autre part la maîtrise d’une nouvelle technique et l’utilisation que l’on peut en faire n’a, me semble-t-il, servi qu’à m’attirer un peu plus ss foudres. Je ne pense pas qu’à la nouvelle année, ses pensées et ses vœux furent tournés vers moi. Alors pour clore ici ce point, personnellement le progrès, je suis pour et après chacun ses idées car NON !! Ah oui, pardon, je me suis trompé de cours.

Enfin sur le cours suivant, il a quand même réussi à dire que le Risk Assessement et le Accident Prevention (« Evaluation des Risques » et « Prévention des Accidents ») étaient 2 points très criticables du Protocole de Cartagena. C’est sûr que c’est pas en faisant de la prévention des risques et des accidents que nous allons éviter un pire s’il y en a un. Enfin, heureusement que ce jour-là je n’avais pas un coupe-coupe sous la main. Je répète tout de même ce que je disais plus haut : c’est un formateur qui a confirmé la règle de l’exception. Les débats furent bons et complexes, intéressants et motivants.

En définitive, ce scientifique n’est rien d’autre qu’un vendeur d’OGMs, un bonimenteur des temps anciens, un représentant avec son chapeau rond et son cigare au coin de la bouche avec sa chariotte pleine à craquer, arrivant sur un nouveau terrain avec un nouvel auditoire : « Oyé, Oyé ! Et bien Mesdames et Messieurs, regardez, regardez bien comme c’est facile, comme c’est pas cher, comme c’est pas risqué. Regardez bien, les Etats riches le font, on se fait avoir, n’attendez plus : aujourd’hui toi, oui Toi, tu peux l’avoir. C’est quand même pas Frankenstein. Voilà, voilà c’est bien. Oui, Toi aussi voilà, voilà… Allez Messieurs Dames, vous prendrez bien des OGMS pour quelques uns de vos hectares !! » .

5 commentaires:

Math a dit…

Oté ! Tu t'es fait rédiger un article par Sylvaine ou quoi ... !!!

Moztek a dit…

Tu peux dire à ton gars que le sang contaminé c'était pas grave non plus (juste le progrès), la déforestation en Amérique du sud lié justement à ces fameux OGM qui assèchent le sol, non pas les OGM mais les produits utilisés en parallèle qui sont de plus en plus nocifs pour la biodiversité c'est le progrès. Et comme tu dis cette technologie une fois répandu dans l'atmosphère ne sera plus contrôlable, mais entre temps ils s'en fout lui. Certaienement encore un de ces vaniteux envoyé par De Santos institut pour vendre leurs merdes... Chapeau pour l'article et je te rejoins sur un certain nombre de point même si cela malheureusement ne changera rien à la face du monde.

Anonyme a dit…

Hello seb!

Bon alors déja bravo pour l'article de 3 pages, il fallait le faire, avec un bémol quand même: la colère te rend un peu brouillon non?
Oh fait c'est qui Sylvaine?
Ensuite as tu plus de détail sur la modification génétique qui permeterai d'éradiquer les épidemies parasitaires ou virale (un peu de technique quoi!) je trouve cela relative interressant (peut on considerer la TIS comme une technique de modification genétique?)
Mais bon pour en revenir à ton texte, je suis d'accord avec toi, ce genre "d 'expert", dénigrant le principe même d'évaluation des risque (mèthode pourtant largement répandue dans la gestion de projet, en amont), n'a pas sa place dans une telle formation.
c'est sur qu'il préférable de mourir noyé plutot que de réfléchir à comment traverser en toute sécurité ( voila le niveau des métaphores...)
au POTEAU! qu'on lui fasse bouffer des moustiques!

Anonyme a dit…

Hey ! Oh ! Ça va Matthieu ! On a le droit d'avoir des envies d'écriture de temps en temps ! Même si avec moi, c'est tout le temps !
Et pour l'autre thieu, c'est moi Sylvaine. Ça n'avance à rien de le savoir quand on ne connait pas mes articles, mais, d'après ce qui se passe ici, c'est bien de savoir que j'existe !
Et pour l'article,euh... D'accord !

Anonyme a dit…

Mais ce monsieur représente surement bien toute une partie des "scientifiques" qui organisent des "débats" où la contradiction n'a pas le droit de parole... ben oui, c'est moi l'expert, de quoi vous vous mêlez, hein???
ah la la rien compris, le Seb ... :D
Bravo pour ton article!!